Balance ton non-vacciné

À l’instant, je reçois un texto d’un ami dont je ne sais pas s’il est dit sérieusement ou sur le ton de la plaisanterie… car cet ami infirmier vient de se faire vraiment vacciner contre le COVID (c’est d’ailleurs l’ambiguïté indécidable de son message qui rend ce dernier si tragico-comique, glaçant, et funestement annonciateur d’un discours qui sera, je crois, majoritairement et agressivement adopté par la population mondiale soumise) :
 

« La vaccination devrait être obligatoire. Toute personne non vaccinée => interdiction de cinéma, théâtre, café… Soit ils se font vacciner, soit ils restent chez eux. Un bracelet au poignet pour prouver que l’on est vacciné. »
 

Je lui réponds : « Bravo pour ton totalitarisme et sectarisme. »
 

Il me répond, toujours avec une neutralité laconique : « Je t’en prie. »
 

 

Désolé pour la comparaison anachronique godwinnienne, mais je l’ose quand même car elle a sa pertinence. Je me dis que ces personnes qui ont accepté (toujours avec les meilleures intentions et raisons du Monde) les soi-disant « vaccins » anti-COVID, auraient tout à fait pu faire partie de la population allemande sous le régime nazi qui, en 1933, a cru qu’il était bon, juste, nécessaire et obligatoire de dénoncer les Juifs, car il en allait soi-disant de leur « survie » et de leur « sécurité ».
 
 
 

Bon : suite de l’histoire : à 4h du matin, j’ai reçu ce message de l’ « ami » en question m’illustrant qu’il ne rigolait pas du tout : « Super, maintenant tu tombes dans le complotisme hallucinant. L’obscurantisme propre à toutes les religions. J’espère que Jésus te tiendra la main quand tu seras en réanimation et intubé. Finalement, je déteste vraiment et viscéralement les cathos, comme toutes les autres religions. Vous êtes des fous furieux !! Pas besoin de répondre, je ne lirai pas et te supprime de mes contacts !!! »

Avec les gens de TV Liberté (et plus largement les gens de droite ou d’extrême droite), laissez tomber l’humour. Mais vraiment.


 

Un ami catho m’envoie cette vidéo (publiée hier) de TV Liberté, avec la journaliste Élise Blaise – la belle Aryenne qui est l’atout charme de la chaîne (elle a de l’esprit, et elle est censée prouver qu’on peut être blonde et brillante intellectuellement, pleine de sagacité, de verve) – interviewant pour une énième fois l’ex-membre du Rassemblement National (qui maintenant fait bande à part, et a fondé un mouvement qui s’appelle Les Patriotes… pour tous les partisans d’extrême droite qui ne s’assument pas/plus d’« extrême droite ») : Florian Fillipot. Celui qui pousse constamment au putsch et à l’insurrection.
 

 

Je clique sur le lien. Mais je n’écoute même pas le contenu. Que ces grincheux éduqués, ces râleurs lettrés, ces tribuns agitateurs et révoltés à lunettes (les « Indignés » version « droite »), aient en partie raison ou tort (pro-vaccin ou pas, pro-masque ou pas, pro-Frexit ou pas, etc.), peu importe. Je ne sais pas pourquoi : je scotche sur leur attitude. Je m’arrête sur leur humour… ou plutôt, en l’occurrence, sur leur manque d’humour ! Leur posture pincée. Y compris quand ils essaient de faire des blagues (surtout l’essai de blague du début par Élise Blaise, quand elle dit qu’au passage ça lui fera plaisir qu’on s’abonne à sa chaîne). Ça me saute aux yeux autant que ça me glace. Pas d’humour (c.f. la vidéo sur les 12 fixettes de la Réacosphère : vidéo 1 et vidéo 2).
 

L’Esprit (Saint) n’y est pas. L’Esprit de Joie, d’Amour, de Miséricorde, d’Humilité, de Vérité-Charité, n’y est pas. Le Feu de bonté dans les regards ne brûle pas. Les quelques rares rictus ou blagues qu’ils nous offrent sont ironiques, cyniques, crispés, arrogants, sarcastiques, acides, revanchards, frondeurs, angoissés. C’est la Famille Addams. Je retrouve ce manque d’humour, ces regards mornes, cette absence de sympathie, ce sentiment de toute-puissance intellectuelle et de supériorité hautaine, cette prétention justicière et vengeresse à avoir raison et à accuser/s’indigner/accuser/briller intellectuellement, aussi chez Éric Zemmour, Charlotte d’Ornellas, Charles de Guillebon, Eugénie Bastier, beaucoup de journalistes de CNEWS, et – dans un style beaucoup plus marginal et paranoïaque, Alain Soral, Dieudonné ou encore Renaud Camus.
 

J’avais déjà remarqué l’ambiance – plus glaciale que feutrée – dans leurs locaux de la rédaction de la chaîne TVL (ambiance qui se fait passer pour « studieuse » : ça ne moufte pas. Ils sont tous à bosser en silence. Personne ne se parle. Ça m’avait marqué) quand j’avais eu – accidentellement – le privilège d’animer une série d’émissions éphémère pour TV Liberté (pourries car les programmateurs de la chaîne n’avaient pas assumé jusqu’au bout leur main tendue : certains – comme Martial Bild – sentent bien que j’ai quelque chose d’important à dire, surtout sur l’homosexualité, mais comme ils sont homophobes, ils n’assument pas de m’inviter pour parler de ça, et à la dernière minute, me font intervenir pour autre chose, une broutille, un sujet-bidon, pour quasiment « présenter la météo » (Ils m’ont fait présenter une série de 4 émissions sur les lieux de pèlerinage cathos pour l’été : WTF ?). Le contre-emploi total. Le gâchis. Et moi, sur le coup, pensant quand même évangéliser, j’ai accepté la sous-exploitation… avant de claquer silencieusement la porte, dégoûté. Le rendez-vous manqué.
 

Pour eux, je suis juste un bouffon beauf. Un guignol. Et l’homosexualité n’est pas un sujet important (c’est un « lobby franc-maçon », et point barre ! ou bien un faux débat). Ils ne sont pas allés voir mon blog. Ils préfèrent me réduire (je ne caricature même pas) à l’état de chanteur, et non d’essayiste (qui écrit depuis plus de 20 ans), pour ensuite m’écarter avec mépris. Et quand on y pense, certes, mon clip « C’est bien gentil », datant de 2013, est cheap (peu de moyens, musique électro commercial, clichés un peu potaches). Mais est-il si ridicule et honteux que certains veulent bien le faire croire, pour en faire LE bad buzz de ma vie, et LA raison de mon éviction ? À entendre les journalistes droitards de Radio Courtoisie, du Salon beige, de TV Liberté, et de tous les médias « cathos » d’extrême droite, je serais le Summum de la Honte que le milieu catho et pro-Vie aurait porté. Mais mon plus grand « crime » (un crime qui me vaut d’être affublé du pire adjectif humiliant qu’il soit à leurs yeux : celui de « rrridicule »), quel est-il, quand on y pense ? En plus d’être le seul intervenant public d’un sujet capital sur l’échiquier politique et même ecclésial (à savoir l’homosexualité), mon seul « tort » c’est ma joie. C’est d’avoir osé rigoler des catholiques. C’est de sourire, aussi. C’est, au lieu d’avoir traîné Caroline Fourest dans la boue, de l’avoir invitée à la messe. C’est aussi de m’être gentiment foutu des bobos cathos (y compris des chanteurs chrétiens et des scouts d’Europe). Mais comme pour eux l’humour et la joie c’est forcément « niais », c’est « mou », et que l’Amour/humour est une faiblesse : dehors le romano !
 

Oui. Au-delà de ce qui est dit, et de la solidité des arguments, TV Liberté, et finalement tous les médias « cathos » dits « de réinformation » et d’« opposition au Système (mondialiste, franc-maçon, transhumaniste…) », pèche par manque d’Amour et d’humour dans leur annonce de la Vérité. En fait, ils ne sont pas aussi libres qu’ils le disent. Ni aussi vrais qu’ils le pensent. Car que devient la Vérité sans l’Amour et la Joie ?

Alignement des chefs d’Église au calendrier mondialiste

Je sais pas vous, mais moi il y a quelque chose qui me chiffonne depuis un certain temps : c’est cet alignement, cette soumission, de nos chefs d’Église au calendrier mondialiste, à la mondialisation (qui sanctifie la création au détriment du Créateur, qui remplace les fêtes chrétiennes par un culte aux éléments naturels et aux idées humanistes positives : l’eau, la vie, la différence, la fragilité, l’écologie, la solidarité, le réchauffement climatique, etc.). Je vois par exemple que le Pape François ou le cardinal espagnol Omella se font une obligation de publier un tweet pour la « Journée mondiale de l’eau » et nous rappeler que l’eau est un trésor précieux ; puis le jour suivant, nos responsables ecclésiaux suivent docilement le programme mondial de la « Journée internationale des personnes trisomiques » ; et puis le surlendemain, on a droit au tweet en faveur de la « Journée mondiale contre le réchauffement climatique ». Cette correspondance me gêne. Car ça transforme les représentants d’Église en diplomates, en moutons du Système qui, pour faire bonne figure, répètent le texte bien-pensant qu’on leur demande d’adopter publiquement. Pourtant, vous pensez bien que je n’ai rien, en soi, contre l’objet de leur « lutte » : l’eau, le respect des enfants et des fragiles, les migrants, le climat, la gentillesse (il existe maintenant une « Journée Mondiale de la gentillesse et du sourire », non?), etc., tout ça me paraît très bien. Mais ce ne sont pas Dieu. Pourquoi s’aligner à ce calendrier de l’animisme ou de l’humanisme mondialiste ? Oui, ça me laisse circonspect. Et ça me déçoit.

La parole c’est Dieu. C’est pas chut !

J’étais ce matin à la rue du bac, à la chapelle des apparitions de la Vierge Marie.
 

Anecdote marrante autant que touchante : une femme noire, mince et grande asperge, avec une mini-jupe en cuir et une poitrine opulente, a débarqué pendant que j’étais en génuflexion face à l’autel de Jésus et de la Vierge. Le bruit que faisaient ses talons aiguilles résonnait si fort dans toute la chapelle que quelques grenouilles de bénitier, offusquées, lui ont demandé de faire une arrivée moins tonitruante. Et elle, sans se démonter, a poursuivi son défilé (de prostituée!) vers Marie sur l’allée centrale, limite en faisant un déhanché de mannequin (mais comme, contre toute attente, elle avait une piété, elle observait une forme de réserve dans l’attitude : entre provoc et humilité). Elle s’est contentée de marmonner dans sa barbe, mais juste assez fort pour que les vieilles rombières outrées et moi-même l’entendent : « La parole c’est Dieu. C’est pas chut! ». J’ai adoré 🤣🙏💒

Retour sur l’Affaire « The Vivi » dans The Voice

Je souhaiterais revenir sur l’Affaire « The Vivi » dans The Voice. Pour faire comprendre que défendre l’hétérosexualité (comme si elle était la différence des sexes), c’est réveiller le diable et ça revient quasiment à se faire socialement, politiquement et artistiquement hara-kiri.
 

Les gens, qu’ils soient gays friendly ou bien carrément ouvertement homophobes, ne se rendent pas compte du pouvoir explosif et impitoyable qu’a le mot « hétérosexualité ». Il a coûté en quelques heures au jeune rappeur Vincent Pois surnommé « The Vivi » sa place à The Voice, alors que ce dernier avait pourtant passé haut la main les auditions à l’aveugle du 20 février 2021. Beaucoup penseront que c’est sa critique de la Gay Pride et du militantisme LGBT qui lui ont valu son éviction du concours (il a repris la chanson d’Orelsan « Suicide social » qui dit ceci : « Adieu ceux qui vivent à travers leur sexualité. Danser sur des chariots, c’est ça votre fierté ? Les Bisounours et leur pouvoir de l’arc-en-ciel qui voudraient me faire croire qu’être hétéro c’est à l’ancienne. Tellement, tellement susceptibles. Pour prouver que t’es pas homophobe, faudra bientôt que tu suces des types. »). Mais en réalité, je crois que ce qui a lancé la chasse aux sorcières contre lui sur Twitter, qui a mis la puce à l’oreille aux téléspectateurs (car elle est la Bête, elle est le diable déguisé en différence des sexes, elle est bien la puce), qui a fait « buzzer » le juré Vianney (regardez à nouveau le moment où il a appuyé : c’est pile sur la phrase sur l’hétérosexualité. Et pour ma part, je me souviens qu’au moment où j’ai entendu la chanson, je n’ai retenu que le terme « hétéro » et pas sur le reste), c’est le mot « hétérosexualité ». Donc oui, que ce soit conscient ou non, ce terme – ou plutôt le fait qu’il soit pris pour la différence des sexes – met le feu aux poudres. Cet amalgame est vraiment de la nitroglycérine. C’est, symboliquement parlant, se mettre à mort. C’est se faire hara-kiri politiquement (C’est d’ailleurs ça qui avait flingué le retour politique de Sarkozy : il avait proposé de créer un « mariage hétéro »). Nos contemporains, et les catholiques en particulier, ne se méfient pas assez de ce « détail » qu’est la confusion puis la caution entre « différence des sexes » et « hétérosexualité ». Elle est redoutable, impressionnante, impitoyable, « fatale ».
 

La protection, c’est bien souvent l’autre nom de la peur excluante

 

C’est intéressant, le sous-texte de l’alibi de la « protection ». Les chantres de la protection (et Dieu sait si on en voit maintenant, avec cette crise du Coronavirus ! Nous sommes censés « nous protéger les uns les autres ») ne veulent pas nécessairement notre bien. Au contraire, ils ont parfois peur de nous et nous voient comme un danger. Ils ne nous font pas confiance. Vouloir d’un Monde qui nous surprotège, et où la protection est la valeur maîtresse, c’est instaurer en réalité le règne de la peur et de la défiance. C’est nous transformer tous en danger que nous ne sommes pas.
 

 

J’y pense en tombant sur cette interview de Sophie Vouzelaud, sourde et muette, qui avait reçu en 2007 80% des votes du public pour être élue « Miss France », mais à qui le Comité Miss France a volé la victoire, soi-disant « pour la protéger ». En réalité, Sophie, sans pour autant se placer en victime, décrit la magouille de la « protection » (« Me protéger. Mais me protéger de quoi? Je crois qu’ils ont eu peur de moi. »).
 


 

La protection est bien souvent l’autre nom masqué de la peur et du rejet de personnes qui veut se faire passer pour de la bienveillance.