« 20 ans d’écart », le malaise

 

Drôle, bien écrit, très bien joué, touchant, ce film « 20 ans d’écart » (2013) de David Moreau, avec Virginie Efira et Pierre Niney… et pourtant, immoral, car veut, sous le prétexte de l' »amour », de l' »art », gommer la différence des générations. Et même si par les temps qui courent, je passerai certainement pour un mec obtus en disant cela, tant pis : ce genre de films me choque. Car je connais un peu les conséquences concrètes de la transgression de la différence des générations (parfois divorce, parfois inceste, parfois jeunisme, parfois pédophilie, parfois anorexie, parfois prostitution, parfois adultère, parfois consanguinité, parfois viol, parfois absence de liberté, parfois intégrisme religieux et communautaire, parfois esclavage). Au-delà de la drôlerie du cliché de la cougar, au-delà de l’idéalisme de la folie/maturité de la jeunesse, au-delà du romantisme de certaines transgressions. Quelle confusion de notre époque (et des époques où la différence des générations n’était pas respectée)…
 

Pierre Niney interprète vraiment bien. Et il y a plein de scènes cocasses, qui jouent avec la gaucherie et la vulnérabilité. Bref, c’est techniquement réussi. On mordrait presque à l’hameçon. Mais au fond, non. L’éthique joue un rôle trop important pour que je la sacrifie à la technique.