“Le Peuple (maintenu dans l’ignorance et la bonne intention désincarnée) est souverain !”
Philippe Ariño
Banderoles « Gay Pride » sur la Mairie de Paris : Le Baiser de Judas
En passant ce matin devant la Mairie de Paris, j’ai vu deux immenses banderoles rainbow suspendues sur son fronton. Tout Paris se met aux couleurs de la Gay Pride et d’une minorité de la population. Et sans demander l’avis à personne, évidemment. C’est une initiative personnelle imposée à tout le monde.
Une décrédibilisation de plus de la part de nos gouvernants socialistes ? Pas vraiment. Je crois que ça va plus loin. Je me suis dit que derrière cette campagne gay friendly bien-intentionnée, il y avait certes un mélange de profonde connerie (Anne Hidalgo nous montre à nouveau son visage de Miss France sans cervelle) et de bien-pensance sincère. Mais surtout, qu’il s’agissait d’une provocation guimauve qui n’avait pas conscience de sa dangerosité vis à vis des personnes homosexuelles qu’elle instrumentalise toujours plus bruyamment pour redorer l’image de marque d’un pouvoir politique français en pleine déliquescence par un zeste de militantisme facile et franchement minable.
Un tel « cadeau » ne fait plaisir à personne, en fait. Il est la caution morale d’un petit cercle de prétentieux qui veulent imposer leur conception – très discutable – de « l’ouverture », de « l’amour » et de la « justice » à tout le monde. Il ne fait que gargariser des gens haineux et cupides. Rien de plus.
Et de mon point de vue, je trouve cette hypocrisie insupportable, car concrètement, elle ne résout absolument pas nos problèmes à nous, personnes homosexuelles. Peut-être même pire, elle nous en rajoute et attise la jalousie collective puisqu’elle donne à croire que ce seraient nous les nouveaux maîtres du monde, les dominants, ceux qui seraient partout, infiltrés jusque dans les hautes sphères du pouvoir, visibles sur des bâtiments d’État… ce qui au fond n’est pas du tout le cas. Nous n’avons soudoyé personne. Nous n’avons dragué personne. Aucun d’entre nous ne se reconnaît dans le « lobby LGBT » (pas même ceux qui en font partie). Ce sont les gauchistes qui sont venus à nous pour nous courtiser, pour faire ce genre de déclarations d’amitié ridicules au grand jour. En vrai, nous n’avons jamais demandé à ce que les gouvernants, les socialistes, et ceux qui se présentent comme « hétéros », se prennent d’une soudaine affection pour nous afin de s’assurer une carrière politique ou une bonne conscience. Jamais nous n’avons demandé à être les faire-valoir de ces couples « hétéros » si peu unis et si agressivement soucieux de nos « droits ». À part une extrême minorité arriviste d’entre nous (les Ian Brossat, Jean-Luc Romero, Didier Éribon, Caroline Fourest ou Caroline Mécary – la famille Addams au grand complet – ne portent absolument pas nos valeurs), nous n’avons jamais eu envie d’être défendus par des personnalités politiques qui ne nous connaissent ni d’Ève ni d’Adam. Nous n’avons toujours pas envie d’être soutenus par des connards (même souriants ou qui nous assurent qu’ils veulent notre bien).
Ce qui m’énerve profondément, c’est que des dirigeants aussi bêtes qu’eux (il ne suffit pas de prononcer en boucle les mots « égalité », « amour » et « discrimination » pour s’offrir un cerveau et un discours consistant) se fassent en plus ouvertement du fric, du pouvoir et du sourire sur notre dos, sur notre malheur et notre mal-être, qu’ils nous applaudissent bien fort en jouant le jeu d’une illusion identitaire (peut-on réduire une personne à ses pulsions sexuelles ? non), d’une illusion amoureuse (peut-on prétendre aimer en rejetant la différence des sexes ? non), d’une illusion de convivialité (suffit-il de défiler à la Gay Pride pour être notre ami ? non), d’une souffrance et d’une violence réelles dans la pratique homosexuelle (exclure la différence des sexes de son identité et de sa vie amoureuse alors que cette différence est le socle de notre existence et le ciment de tout amour humain, ça a des conséquences), d’un militantisme sans personne derrière.
Il y a bien eu un soubresaut de révolte contre cette hypocrisie d’État (cf. la vidéo ci-dessous sur la contestation de la présence socialiste à la Gay Pride parisienne hier), un soubresaut que je ne justifie pas car les contestataires n’ont pas eu conscience de la vérité de leur phrase « La politique qu’ils mènent est directement contre nous ». Ils l’ont prononcée pour les mauvaises raisons, comme des enfants capricieux frustrés qui n’ont pas fait le cheminement de conscience qui les aurait amenés à la rendre juste. Cependant, elle est très signifiante quand même. Malheureusement, ce coup de gueule restera un épiphénomène qui ne sera pas analysé comme un « lapsus révélateur » par nos amis journalistes, ni par beaucoup de gens vouant une haine viscérale au « lobby LGBT ».
Retrouver une éthique du devoir
“Une société comme la nôtre qui ne cesse de donner la priorité au droit sur les devoirs ne peut aboutir qu’à une inflation de lois qui seront sans cesse remises en cause. Comme le dit Anne Brassié dans son dernier ouvrage (Cessez de nous libérer), le Dieu de la Bible et des Évangiles ne donne que des devoirs qu’on est libre ou non de suivre. Je remarque que le serment d’Hippocrate également est fondé sur le devoir et non sur le droit. Mettre le droit en avant en matière d’éthique c’est s’engouffrer dans une impasse. Il nous faut retrouver une éthique du devoir et de la responsabilité.”
Vincent Rouyer
On ne veut pas le voir mais l’Église de France se casse la gueule
Quand nous les mettons devant la réalité, certains ecclésiastiques trouvent encore le moyen de nous rétorquer un laconique « Oh… tu crois? », un « Non, tu exagères… ». Mais les faits sont quasiment là, et sont proches : à moins d’un miracle et d’un véritable réveil, l’Église française, à l’échelle de dix ans seulement, va perdre les 2/3 de ses prêtres (info que je tiens de beaucoup de curés). La fréquentation des églises est globalement en chute libre dans notre pays (à l’exception de certaines paroisses parisiennes ou lyonnaises). Dans l’intervalle entre 1972 et 2009, le pourcentage de catholiques pratiquants était déjà passé de 20% à 4,5% (… et encore… dans ces 4,5% de pratiquants réguliers, qui « pratiquent » vraiment ce que demande l’Église ? Personne. Pas même moi). Si on ne fait rien, dans dix ans, l’Église en France sera sur le point de fermer boutique. Et je ne parle même pas de l’état de nos médias cathos (l’année dernière, j’ai pu constater combien la plupart de leur personnel était pro-mariage-pour-tous!), ou encore de l’Enseignement privé (…privé de foi catholique, à l’évidence ! et enserré par les subventions d’État). Je ne parle même pas de l’état de nos caisses : beaucoup de catholiques ne préfèrent pas le voir, tout dépendants psychologiquement qu’ils sont du mythe honteux des « richesses du Vatican »… et pourtant, il est difficile d’ignorer que les appels au denier du culte dans nos paroisses se font de plus en plus discrètement pressants. J’ai entendu un ami prêtre me dire le plus gravement du monde que « l’Église de France s’appauvrissait à vitesse grand V » et qu’Elle était en train de « devenir pauvre » : la plupart des catholiques pratiquants lui aurait certainement ri au nez… et pourtant, il a raison.
Allons-nous jouer les autruches longtemps sous prétexte d’Espérance et de positivité, sous prétexte que c’est la qualité plutôt que la quantité qui compte (alors que la quantité est importante aussi et illustre souvent la qualité : on juge un arbre à ses fruits, comme le dit l’Évangile du jour), sous prétexte qu’il faut ouvrir l’Église à ceux qui ne croient pas ? Allons-nous continuer à croire que l’Église de France vit des renouveaux intéressants, des lendemains inventifs, qu’Elle se régénère bien et s’engage en politique (ce qui est faux : regardez le score minable qu’a fait Force Vie aux Européennes, alors qu’il était le seul label clairement catholique qui défendait nos couleurs ; regardez la laïcardisation qu’imposent nos gouvernants socialistes actuels à notre pays sous couvert de liberté religieuse) ? Jusqu’à quand allons-nous nous complaire dans notre léthargie et consommer de la messe dominicale une fois par semaine en laissant notre identité et notre foi catholique au rang d’activité-loisir qui n’implique pas toute notre personne et toute notre vie ? Quand est-ce que les catholiques de France vont vraiment se lever et cesser d’avoir honte de Celui (= Jésus) et Celle (= l’Église) en qui ils croient ?
Arrêtons de nous féliciter du « mouvement des consciences » (si discrètement catholique… voire pas catholique du tout, en fait) qui est né de l’opposition à la loi du « mariage pour tous » l’année dernière. Car en réalité, ce sursaut national a montré combien l’Église française ne s’assumait pas, combien la très grande majorité de nos évêques sont des hommes muets, installés et terrorisés, combien l’Église de France était divisée (pour prendre un exemple bête, dans une ville comme Cholet – ma ville de naissance, qui compte quand même pas loin de 60 000 habitants -, seul un prêtre sur 7 a pris ouvertement position contre la loi Taubira. Les autres ont fermé leur gueule, en prétextant qu’il ne fallait pas créer de division dans leur paroisse, ou bien que l’Église n’était pas un lieu où on fait de la politique). Je ne suis pas loin de penser que seulement 30% des croyants catholiques de France se sont ouvertement opposés au mariage gay (… et encore… pas toujours avec amour et avec les bons arguments), mais que le reste s’est planqué, ou même a cautionné cette loi. Le « mariage pour tous » a non seulement prouvé que la société française était écartelée, mais aussi que l’Église française n’était pas unie, était sur le point de mourir. Les JMJ, la vitalité des messes parisiennes, les festivals de jeunes, LMPT, tout jolis et enthousiasmants soient-ils, sont des écrans de fumée.
Alors pas question de rester sur le constat fataliste et défaitiste que je fais. Il est grand temps que la véritable prise de conscience que l’Église doit occuper la première place de nos coeurs et de notre vie se fasse. Mais cette prise de conscience ne pourra pas s’opérer sans l’acceptation du Réel et l’identification du danger. À vrai dire, une des rares béquilles qui soutient mon Espérance en la France catholique, c’est la prophétie de Marthe Robin. Mais comme j’aimerais que ce soient aussi des faits et des personnes en chair et en os !
Le lobby LGBT n’a rien d’hétérophobe : au contraire !
“Contrairement à ce que s’imaginent certains catholiques familialistes, le lobby LGBT n’est absolument pas hétérophobe. Il est au contraire particulièrement hétéro-friendly, et tient absolument à ce que tous les couples femme-homme se définissent comme hétéros, pour mieux les copier, revendiquer une ressemblance/équivalence amoureuse avec eux, et leur taper de temps en temps – mais pas trop non plus – dessus (ce qu’il ne supporte pas, en revanche, c’est la différence des sexes aimante).”
Philippe Ariño
Pas d’égalité
Un pasteur protestant va dans le sens des CUCH en dénonçant l’hétérosexualité
Tiens, un pasteur protestant, Gilles Boucomont, qui va exactement dans le sens des CUCH par rapport à l’hétérosexualité ! ^^ : « Il n’y a ni homosexuels ni hétérosexuels. Il y a un mensonge à dire que le projet de Dieu est de promouvoir l’hétérosexualité. » (article entier ici).
Il n’y aura pas de sortie de crise en Europe tant qu’on n’aura pas supprimé l’Union civile et le « mariage homosexuel »
Aucune pitié pour les Espagnols et les Français : leur crise économique, ils l’ont cherchée avec le « mariage pour tous » ! 11% de chômage en France. 26% en Espagne (et 50% des jeunes touchés). Situation dramatique et qui ne va pas aller en s’améliorant, car les valeurs profondes de la société ont été détruites. La majeure partie des Espagnols (même les plus tradis) ne fait toujours pas le lien entre le « mariage pour tous » et la crise économique européenne que nous traversons. Ils disent que le « mariage gay » n’y est pour rien. Ils s’entêtent à dire que les « couples » homos méritaient quand même l’Union civile, mais un autre mot que le « mariage ». Ils continuent de dissocier dans le mariage AMOUR et FILIATION, alors que statutairement, symboliquement et concrètement, les deux sont liés (l’Humanité ne veut pas défendre une institution humaine qui ne serait pas tournée vers la vie). Pour eux, le « mariage pour tous » ne poserait pas problème puisqu’il ne déborderait pas sur la filiation, ce qui est totalement faux dans les faits. Ils ont finalement bien cherché leur crise. Ils laissent encore aujourd’hui faire une loi (= le « mariage pour tous ») qui s’attaque directement à leur économie (ce n’est pas un hasard que pour le philosophe réaliste Aristote, « famille » et « économie » étaient synonymes : il avait tellement raison !). Et après, comme des blasés, ils banalisent le « mariage gay » ou l’Union civile en disant qu’ils n’ont rien à voir avec la crise économique et qu’ils ne sont pas si graves : ils n’ont que « l’hétérosexualité » comme prétexte pour se consoler de leur aveuglement et de leur mauvaise foi. Non, ça ne me donne pas envie de plaindre l’Espagne. Ni même ceux qui ont voté François Hollande ou l’UMP en France, et qui continuent de défendre le PaCS ou le « mariage gay ». En Espagne, tant que le PSOE (l’équivalent espagnol du Parti Socialiste) et le PP (l’équivalent de l’UMP), et surtout l’ensemble du pays, ne reviendront pas sur le « mariage pour tous », ils ne sortiront pas de la crise. Idem pour la France. Il n’y a pas de crise économique qui n’ait pas été précédée d’une crise morale et spirituelle grave.
No habrá salida de crisis en Europa hasta que no se quiten la Unión civil y el «matrimonio homosexual»
Ninguna piedad por los Españoles y los Franceses : su crisis económica, ¡ se la han querido con el « matrimonio para todos » ! El 11% de paro en Francia. El 26% en España (y el 50% de los jóvenes concernidos). Situación dramática y que no irá mejorando, dado que los valores profundos de la sociedad han sido destruidos. La mayor parte de los Españoles (incluso los más tradicionalistas) todavía no ven la relación entre el « matrimonio para todos » y la crisis económica europea que conocemos. Dicen que el « matrimonio gay » no tiene nada que ver con ella. Mantienen que las « parejas » homosexuales merecen al menos la union civil, pero otro título que « matrimonio ». Siguen disociando en la boda AMOR y FILIACIÓN, mientras que estatutariamente, simbólica y concretamente, ambos van liados (la Humanidad no quiere defender una institución humana que no se orienta hacia la vida concreta). Para ellos, el « matrimonio para todos » no plantearía ningún problema dado que no desbordaría sobre la filiación, lo que es totalmente falso en los hechos. Finalmente, se la han querido, su crisis. Aún hoy dejan hacer una ley (= el « matrimonio para todos ») que se ataca directamente a la economía (no es pura casualidad si para el filósofo realista Aristóteles, « familia » y « economía » son sinónimas : ¡ tanta razón tenía !). Y después, como desilusionados, banalizan el « matrimonio gay » o la Unión civil diciendo que no tienen nada que ver con la crisis económica y que no son tan graves : sólo tienen « la heterosexualidad » como pretexto para consolarse de su ceguera y e su mala fe. No, esto no me da ganas de quejar a España. Ni tampoco a los que votaron François Hollande o UMP (el equivalente francés del PP) en Francia, y que siguen defendiendo el PaCS o el « matrimonio gay ». En España, mientras el PSOE (Partido socialista) y el PP (Partido Popular), y sobre todo la mayoría de los Españoles, mantienen el « matrimonio para todos », no saldrán de la crisis. Igual para Francia. No hay crisis económica que no haya sido precedida por una crisis moral y espiritual grave.
S’opposer à Madame Taubira, c’est du racisme?
“Madame Taubira serait-elle incritiquable du fait d’être noire et d’être une femme ? Serait-ce du racisme ou de l’homophobie de s’opposer à sa loi du « mariage pour tous » ? Absolument pas. Tout comme mon homosexualité ne me fournit aucun passe-droit ni aucune légitimité (On peut être homo et avoir tort, on peut être homo sans être une victime qui mériterait tous les droits), sa négritude ou le fait qu’elle soit femme ne sont en rien des gages de Vérité ni de Justice ni de courage. Ces caractéristiques physiques ne constituent aucun critère de Justice, de Vérité, d’Amour, de raison, que les autres. C’est du racisme positif, du sexisme positif et de l’homophobie positive que de croire le contraire. Et c’est de l’humanité que de dénoncer ses/nos faux privilèges. On peut être noir ou femme, et quand même être une despote et une menteuse. La preuve avec cette femme et avec la loi du « mariage pour tous » qu’elle a imposée à toute la France, loi qui non seulement ne défend pas les femmes mais qui au contraire les transforme encore plus en objets, loi qui non seulement ne rend pas libre mais qui en plus endurcit les nouveaux colonialismes (ceux du désir individuel imposé aux plus fragiles et au bien commun) et les discriminations (cette fois sur la base de l’orientation sexuelle).”
Philippe Ariño